Avoir passé sa vie à prendre des coups. Y avoir laissé sa peau. S'être fait brasser, emporter, rouler, cogner. Avoir été si peu maître de son destin, happé par une force implacable. Et finir prisonnier, entassé dans un calme sans issue. Me revient en mémoire un haïku écrit à propos d'un galet, dans "Instants d'Yeu". Il commençait par :
Poli, cabossé,
aux ricochets du destin
mais se terminait par
narguer l'infini.
Pas d'infini pour les bois flottés, dans la nasse des chutes de Montmorency.