Le fermier nous a épargné l'éphémère ensileuse. De nouveau la prairie est habitée. Ils sont une trentaine, vaches et veaux, à paître dans la brume d'après l'averse. Ils sont arrivés hier, dans la journée, se sont inventés un itinéraire gastronomique, puis sont venus se mettre à l'abri sous la haie quand la pluie s'est renforcée. Les herbes gardent encore les traces de leur piétinement. Ce matin ils ont choisi le soleil, pour se sécher le cuir peut-être, ou pour la sensation, sous la langue, de l'humidité tiédie de l'herbe, allez savoir. Pour quelques semaines le pré est leur auberge. Salut les vaches, et bon appétit.