9 mars 2012
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J'ai évoqué récemment l'allongement du temps sur le chemin de la photo. Ce matin ce temps est ponctué de deux coups de klaxon prolongés. Le premier lointain, l'autre plus proche. C'est la boulangère. Certains trouveront cela exotique. Y verront la nostalgie des matins d'enfance, y associeront le chocolat fumant, le pain rustique, la motte de beurre sculptée d'une vache et la confiture de grand-mère (j'en connais même qui chantonneront du Couté). Moi, ce klaxon me ressure. Il signifie que le réseau des petits commerces est toujours vivant, et proche. Qu'il n'est pas nécessaire de prendre sa voiture pour économiser quelques centimes au "super"marché du coin. Il signifie, au-delà de la trransaction commerciale, le bonjour, la phrase échangée, la préoccupation de la santé d el'autre. Un service, un des premiers repères dans la journée, et dans la vie sociale. Pour combien de temps encore ?
Published by Claude Burneau
8 mars 2012
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08:24
Lumière. Light. Licht. Lys. Luce. Luz. Lux. Luxe de la lumière. Luxe de pouvoir (savoir, diront certains) prendre le temps de sa contemplation, le temps de s'en nourrir. Lucie. Diamants dans le ciel. Fascination, aspiration, tentation. Lucifer. De la lumière naît l'ombre. Et la forme, et la couleur. Et la photo. Lucidité : s'ouvir à la lumière ?
Published by Claude Burneau
7 mars 2012
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Malgré la fraîcheur matinale, la séquence "photo" est devenue plus longue depuis quelques jours. Impossible de ne pas jeter un coup d'œil à la glycine paresseuse, encore engourdie. La clématite, elle, est réveillée. Il faudra l'aider en coupant les extrémités sèches. Les hortensias ont débourré. Pour les lilas il faudra attendre encore quelques jours. Se pencher sur le clerodendron de Jean-Claude. Inquiétude. Le prunier est dans son impatience de floraison. Pourvu que les matins à venir ne soient pas trop froids. Compter les tulipes mises en terre à l'automne : elles pointent. Croiser les doigts pour que le nèflier, si mal en point l'an dernier, ait survécu à l'hiver. Quant au cassis, vous serez témoins.
Published by Claude Burneau
6 mars 2012
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Ulysse, s'avançant avec son noble fils, emportait au trésor casques, lances aiguës et boucliers à bosses et, de sa lampe d'or, c'est Pallas Athéna qui faisait devant eux la plus belle lumière. Ainsi Victor Bérard traduit-il Homère. Suivons-les. Remisons armes et vindictes. La lumière est la même pour tous, quelles que soient nos origines, nos croyances, nos pratiques alimentaires, rituelles ou non.
Published by Claude Burneau
5 mars 2012
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Saisi par le froid matinal, là, face au paysage, l'appareil photo à la main, juste savourer le spectacle de la lumière. En témoigner par l'image, puisque là est le jeu. Et rester, s'en mettre plein les yeux pendant quelques minutes, en sachant que ce moment va se dissiper bientôt, que la photo ne sera que trace imparfaite de ce moment délicieux. Les vrais bonheurs sont ceux que l'on sait éphémères. Devant le clavier et l'écran, pas envie d'ajouter des mots. Que la journée vous soit lumineuse.
Published by Claude Burneau
4 mars 2012
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Devant mon objectif il y a la pluie, dans ma tête des souvenirs de complaintes lumineuses. Matin d'après Bratsch. D'après exil, Orient mon amour. D'après mélancolie, puissance et métissage. La Méditerranée comme repère, de la Palestine al Andalus, réunissant deux exilés, l'un du IXe siècle, et l'autre contemporain. La Méditerranée et autour d'elle le voyage, l'échange, et la musique. Où l'oud le dispute à l'accordéon, le cymbalum à la contrebasse, le bouzouki au tambourin. Loin de la Méditerranée, d'autres exils en mon pays, vécus sur d'autres rythmes, d'autres mélodies. Exil récent, et proche, de ces enfants de paysans en surnombre qui ont pris à bras les pierres les terres ingrates de Charente ou du sud-ouest. Migrations plus anciennes, et plus lointaines, en ces terres qui furent parpaillotes, vers les Flandres ou les Amériques. Tout exil est déchirure. Il n'y a pas de migrations heureuses. Qu'elles engendrent fraternité, échange, accueil serait le minimum que l'on puisse attendre du genre humain. Le chemin est encore long.
Published by Claude Burneau
3 mars 2012
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Le haïku du mois :
Tiré le rideau
J'attends sur écran géant
La main de Janet.
Published by Claude Burneau
2 mars 2012
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08:26
Ce matin le bruit du train m'a accompagné jusqu'à la photo. Cet appel vers l'ailleurs qui paraît incongru dans ce paysage de bocage. Le cliché est tenace : pays replié sur lui-même, sur ses traditions et son conservatisme. Comme tout cliché, si celui-ci se fonde sur le réel, il ne saurait pour autant être objectif. Le train est tout près. Tout près aussi on fabrique, on transporte, on exporte, on échange, on débat. Rien de nouveau en cela : depuis les voies romaines, le tour de France des compagnons, et les foires aux bestiaux, on a voyagé, on a échangé, on s'est confronté. Tous les Arabes ne se sont pas arrêtés à Poitiers, dit-on des Moreau, des Sarrasins, des Brunet. Plus récemment les Italiens ont cassé la diorite. Aucun paysage n'est monochrome, aucune population n'est monolithe. C'est au XIXe siècle que le glacis conservateur et mémoriel s'est abattu. En sortir est difficile. Trop d'intérêts en jeu. Dépasser/dépecer le cliché mériterait de longs développements.
Published by Claude Burneau
1 mars 2012
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08:25
Qui a zébré le ciel ? Selon quelle logique ? Depuis longtemps les hommes ne croient plus aux augures. Celles-là tout du moins. Ils ne s'étripent plus pour quelques vautours aperçus du sommet d'une colline. Ils ont trouvé mieux : frontière ou dieu, et derrière ces leurres pétrole, uranium, profit. Le ciel, ils pensent le connaître, ils le maîtrisent, l'occupent, le quadrillent, en modifient la structure. Ce qu'ils ne maîtriseront jamais, c'est le ciel qui appartient à chacun de nous, celui que l'on peuple, c'est selon, de paradis, de chimères, de rêves, d'utopies. Notre ciel de vie. Notre ciel zébré d'envies.
Published by Claude Burneau
29 février 2012
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En cette journée gracieusement offerte par le Temps qui court après-lui même et essaie vainement de se rattraper, une annonce à vous faire, avec un zeste d'auto-satisfaction. Vous n'avez sans doute rien remarqué, mais le soleil s'en réjouit déjà. Vous êtes en pré de poésie. Officiellement. Labellisé. Estampillé "Printemps des poètes". La commune de La meilleraie-Tillay est devenue "Village en poésie". L'une des premières de France, après Saint-Brice-en-Coglès (35). En même temps que la Suze, où Alain Boudet œuvre depuis des dizaines d'années aux Printemps poétiques, et Durcet, le domaine ornais (et orné de poésie) de Jean-Claude Touzeil. Reconnaissance nationale pour le travail fait depuis vingt ans entre la bibliothèque municipale et soc & foc (des expos, des ateliers d'écriture, des rencontres), pour le sentier des poètes... On va fêter ça comme il se doit. Et continuer à œuvrer pour le plaisir de la langue, avec l'ambition de faire partager ce plaisir au plus grand nombre. Ce blog essaie modestement d'y participer. Demain, le Temps aura repris ses marques.
Published by Claude Burneau