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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 09:18

0601.jpgPour saluer le nouveau mois, un petit tour ce matin chez Lucien Jerphagnon* quand il parle de Bergson, de la banalité (sujet qui hante ce blog), et du langage (qui le nourrit).

(...) Le mot est par essence "banal et social" : il "ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal", d'où la froideur et la banalité toujours possibles des descriptions si aucun souffle personnel ne vient rompre les enchaînements qui ne demandent qu'à se souder, et la fadeur de toutes les formulations de la pensée, de la vie intérieure la plus originale, si un grand art, fruit de la sagacité et de la patience, ne vient tirer parti de la banalité intrinsèque des mots. (...) Le langage - comme intention expressive et donc pratique - est substitution du symbole, pauvre, mais maniable, à la réalité, opulente, mais incommunicable (...) Si la langage opère de semblables réductions, les mutilations qu'il fait subir à la réalité ne sont pourtant que la contrepartie, déplorable autant qu'on voudra, mais inévitable, de la communicabilité qu'elle lui confère. Elles sont le tribut qu'il faut payer à la vie sociale parce qu'elle a plus d'importance pratique pour nous que notre vie individuelle (...)

Alors acceptons la banalité des mots, des images, et apprécions le plaisir de l'échange, de la découverte, de l'étonnement..

* Connais-toi toi-même... et fais ce que tu aimes, Albin Michel

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 13:30

0531.jpgC'est comme si le temps avait ralenti. Chaque matin ressemble au précédent : même ciel dégagé, même température, même densité des prairies, même intensité des couleurs. Les jours s'écoulent sans heurts, dans la répétiiton des heures, dans le trajet sans surprise des ombres. Les hommes ont pris leur rythme : on s'active le matin, on allonge, quand on le peut, la pause méridienne, on prolonge la soirée avec le jour qui prend son temps. On a basculé dans la belle saison, rythme facile à prendre, et qu'on espère garder longtemps.

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 09:09

0530.jpgle haïku du mois

(avant qu'il ne soit trop tard)

 

Les herbes de mai

ont imposé leur couleur

gorgées de lumière

 

 

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 08:37

0529.jpgChaque matin c'est un nouvel émerveillement. Quitter l'osbscurité de l'intérieur et ouvrir la porte sur le jour. Entrer dans la lumière franche, celle qui joue avec les formes, en accentue les contours, en densifie la présence. Celle qui joue avec les couleurs, les magnifie ou les repousse dans l'incertain de l'ombre. Celle qui s'empare de votre corps, en fait son jouet, entre aveuglement et double attaché à vos pas. Celle qui vous entoure, vous accompagne et enchante pour vous la nature. La lumière du matin est un salut du monde qui n'attend rien de la politesse des hommes. 

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 07:48

0528.jpgMatin d'un jour férié, oui ou non ? Qui le fut, avant d'être emporté par une canicule dans laquelle il n'avait aucune responsabilité, puis l'est redevenu sans l'être vraiment... Question dont la plupart des Français se moquent, qui ont trouvé leur stratégie personnelle pour allonger leur week-end. Il semblerait, à ce que nous rabâchent nos penseurs éminemment libéraux et cathodiquement économistes, que l'allongement du temps de travail aille dans le sens de l'Histoire. Et voilà que j'apprends qu'avant la Révolution la semaine entière d'après Pentecôte était fériée, qu'au Moyen-âge on dénombrait une trentaine de jours fériés, sans compter les saints locaux ou "patrons" de métiers... Ainsi donc il est bon de revenir aux fondamentaux : "la preuve que l'homme n'est pas fait pour le travail, c'est que ça le fatigue" ou "si l'homme n'était pas paresseux on en serait toujours au silex taillé". Le soleil, lui, ne chôme pas sur la prairie. Ce serait dommage que le travail empêche d'en profiter.

 
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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 11:16

0527.jpgChangement de saison. Changement de cadre. Changement de rythme. Si la photo restera matinale (quand elle sera) le billet et l'heure de la mise en ligne seront plus aléatoires. La faute aux sorties-vélo à la fraîche. Sorties non programmées, qui prennent en compte divers paramètres : le temps, le vent, l'humeur du matin (entre grosse paresse et envie irrépressible d'avaler des kilomètres). Histoire de baguenauder parmi d'autres prairies, d'autres haies, de suivre l'avancée des blés, des maïs, ou de ces superbes champs de phacélie qui fleurissent depuis quelques jours. Histoire de saluer faisans et perdrix, de faire courir quelques lapins ou quelques lièvres. Histoire de profiter de l'été. 

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 08:43

0526.jpgÇa s'est imposé. Un pas en avant. La végération de la haie s'efface, le paysage se découvre. Ce sera donc le cadrage d'été. Il faut si peu pour que la vision du monde se modifie. Un pas en avant, un pas en arrière, deux pas de côté, et l'enclos devient ouverture, la carte postale touristique laisse la place au carton du sdf, le lépreux d'un mur s'efface devant le sourire d'un gamin. Un pas en avant, un pas en arrière, deux pas de côté. C'est la danse du photographe qui dit à travers son objectif ce qu'il a envie de dire. Et peut-être demain un autre pas en avant s'imposera-t-il ? Qui sait quel sera le projet du photographe, demain ? Même pas lui.

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 09:26

vendredi25mai.jpg 

Ce matin à la radio, François Morel fait le procès du bonheur, ce faux-jeton qui ne prévient jamais de sa présence, qui se dissimule et dont on se rend compte qu'on l'a manqué une fois qu'il est parti ailleurs. Il termine par la chanson de Berry

N'ayez pas peur du bonheur  (...)

Le trésor n'est pas caché
Il est juste là,
à nos pieds, dévoilé
Il nous ferait presque tomber

C'est comme avancer dans l'herbe haute. Et le photographe des prairies revendique l'appartenance à cet artisanat local que serait le bonheur.

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 08:07

0524.jpgSur la colline le vert bat en retraite. On l'a tondu, effacé. On a amendé le sol, on l'a retourné, malaxé, émietté et le voilà maintenant nu, offert au soleil et aux pluies. Prêt à recevoir la semaille des hommes. À stimuler la grande machinerie de la vie. Germination pousse et récolte. La végétation tirera de sa substance ce qui lui sera nécessaire pour croître, se reproduire et périr. Il donnera ce qu'il pourra. Prêtera plutôt car il sait que tout lui revient. De terre à vert, de vert à jaune, de jaune à gris.Dans quelques mois il sera terre à nouveau. Prêt. Offert. Pour peu qu'on prenne soin de sa préservation, qu'on veille à ne pas l'épuiser.

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 08:07

0523.jpgLe matin de la perdrix. Pour vous ce ne sont que quelques pixels un peu flous. Pour moi ce fut d'abord un friselis dissimulé de l'autre côté de la haie. Une approche qui se voulait discrète, comme peut l'être celle d'un humain. Une découverte mutuelle, dans une fraction de seconde d'immobilité partagée, le temps de la reconnaissance. Quel fut le plus étonné des deux ? s'interrogeait Nougaro. Le plus méfiant, ce fut l'animal. L'envol de la perdrix est unique, cette trajectoire tendue, à quelques dizaines de centimètres du sol, dans un froissement de sons. Cette affolement du mouvement dans la rectitude d'une trajectoire. Le photographe sait la fugacité de l'instant. Quant à la rectitude de la prise de vue... Le photographe a beaucoup à apprendre de l'animal.

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