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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 08:10

0611.jpgMatin d'étonnement. Comme une référence florentine. La lumière semble sourdre de la gramination des herbes et se projeter jusque dans l'estompement des nuages. La précision du grain se fond dans le lointain en un sfumato discret. L'œil ne sait plus si la troisième dimension est réelle ou illusion. Les feuillages du premier plan ont connu le Printemps, et  les collines ont retrouvé leurs couleurs après avoir été écrin pour Trois Grâces. Ce matin, la lumière fait ses Offices.

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 10:55

0610.jpgLe matin des animaux. Mon approche des noisetiers fait fuir un écureuil, courir un merle, s'envoler un pigeon. Sur le composteur, un escargot trace sa route. La pluie du matin n'arrête pas le pèlerin, ni le gourmand de noisettes, ni le friand de laitues. Mais la pluie du matin freine l'humain, le maintient sous la couette, justifie sa paresse. Alors dehors on en profite. On lui chipe ce que l'on peut. Juste retour des choses :  lui, il chipe bien la tranquillité des bêtes. Au  mieux laisse son odeur, ses traces. Au pire rejette, ou élimine. Chez les bestioles, matin pluvieux, matin heureux.

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 08:11

0609.jpgQuand il pleut à la Saint-Médard, Sainte-Diane met son foulard.

Quand il pleut à la Saint-Médard, les escargots sont rigolards.

Quand il pleut à la Saint-Médard, le plagiste fait des cauchemars.

Quand il pleut à la Saint-Médard... rendez-vous à la photo du jour 200.

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 09:40

0608.jpgOn aperçoit le dos des animaux à l'extrémité de la parcelle, en léger contrebas. Une clôture divise la prairie en deux parties. L'une est pâturage, herbe rase et bouses fraîches, l'autre est interdite, pour préserver la pousse des herbes, en prévision d'une pâture à venir, dont le fermier décidera de l'échéance. A moins qu'il n'ait décidé d'une fauche mécanique pour accroître son stock de foin. En nos régions encore rurales mais à forte pression économique et démographique, l'homme a un projet sur chaque parcelle de l'espace. A la mairie, cette prairie est numérotée, coloriée, classifiée. Dans la tête de l'exploitant, son utilisation a été raisonnée, planifiée, organisée. Quand on dit "nature" il ne faut plus penser "sauvage". Tout espace rural est humanisé. Même les haies font l'objet d'un plan d'exploitation, pour fournir en copeaux la chaufferie de la maison d'accueil des personnes âgées. Gérer, c'est aussi entretenir et préserver. On a inventé l'expression "développement durable", on sait ici au quotidien que ce n'est pas que du vent.

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 09:16

0607.jpgLa pluie de juin

nourrit les foins

et vient à point

pour les jardins

 

La pluie d'été

nourrit les blés

mais fait pester

les vacanciers

 

La pluie qui glisse

dans les maïs

rendra plus lisse

la peau des miss

 

et moi vaillant

je les attends

au bout du champ

pour les sécher

les réchauffer

sous mon ciré

jaune

 

 

 

 

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 08:27

0606.jpgDepuis que la décision a été prise, à la conférence de Casablanca, en janvier 1943, les pressions sont fortes en coulisse. Pour Churchill le lieu ne fait pas de doute : la mur de l'Atlantique est moins dense en Normandie, et la côte anglaise est toute proche.  De Gaulle intervient indirectement auprès de Roosevelt. Il sait que les chefs alliés ne l'apprécient guère, aussi avance-t-il discrètement des pions plus consensuels. On rappelle le désastre de 1942 à Dieppe : plus de 3000 hommes laissés sur le terrain, blessés ou prisonniers. La Normandie n'est peut-être pas aussi sûre que les Anglais le prétendent. Il existe une alternative : entre La Rochelle et Saint-Nazaire, une côte aux grandes plages dégagées. Bien sûr plus éloignée de l'Angleterre, mais c'est la terre de Clemenceau, et le symbole est fort : le lien entre deux guerres, entre deux victoires. Ce dernier argument fait basculer la décision de l'Américain. Le 5 juin on embarque les parachutistes, et le 6 au matin, ils sautent sur le périmètre choisi. L'un d'eux, un peu égaré, est tombé juste là, dans cette prairie. Les anciens du village se souviennent encore de leurs premiers chewing-gums.

Ça aurait pu... Dommage.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 09:08

0605.jpgIl lui manque quoi, à ma prairie ?  En fond, un corps de bâtiment classique, rez-de-chaussé et étage mansardé, couverture ardoise, drapeau tricolore au vent. Une aile plus basse sur la gauche. Rien que de très aristocratiquement banal. Un arbuste maigrichon sur la droite, planté trop près d'un autre, impérial. Pas génial le paysagiste. Une pelouse impeccable : on sent la présence du "petit personnel" à l'affût de la mauvaise herbe et le doigt sur le démarreur de la tondeuse. On la tond quand, cette pelouse ? Imaginez une réception officielle, tapis rouge et sourires de commande... Et que ça commence à pérarader au jardin. De quoi créer un incident diplomatique... Il lui manque quoi, à ma prairie ?   Les hampes des drapeaux sont déjà dressées, la normalité du paysage est une évidence, et la promesse de récolte abondante un symbole positif en cette période de crise économique. Il lui manque quoi, à ma prairie ? un Depardon de photographe, ça c'est certain.

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 08:17

0604.jpgDepuis quelques jours une nouvelle dimension est apparue en ma prairie. Ce matin elle s'impose. C'est un saupoudrage de perles claires fixées aux herbes, une glacis pointilliste qui se fond dans la profondeur du champ. Incitation au rêve, émergence de cette part d'enfance qui stimule l'émerveillement du regard : poussière d'étoiles déposée par les fées par cette nuit de pleine lune. Écume des rêves humains dissipés par le jour, accrochée là, témoin leur vagabondage nocturne. Quel elixir se cache dans cette germinaison charmante ? On approche des nuits d'été, de leurs songes de désirs et de fantaisies. Obéron et Titania sont là, tout près. Tout prêts aussi. Le lit de leurs amours est quelque part en ce velours.

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 08:31

0603.jpgLa couleur des terres labourées, sur le versant de la colline, se modifie de jour en jour. Vous n'en percevez pas les détails, mais des lignes vertes bien parallèles l'organisent : le maïs a levé. Demain c'est pleine lune. Depuis une quinzaine la végétation suit la course de l'astre dans sa phase ascendante, et se grandit vers lui. Ainsi le végétal honore-t-il les forces qui le régénèrent : il se dresse. Les hommes, eux, s'agenouillent devant leurs dieux.  

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 08:13

0602.jpgAu milieu de la photo, un poteau. Celui que vous voulez : l'électrique, anachronique, ou le chicot de bois sec, dérisoire. Mais en ce jour dédié à Blandine, l'exploration du thème est trop tentante. Ne cherchez ni lion ni ours, aucun ne s'est échappé des zoos environnants. Quant aux taureaux, ils sont sagement parqués dans les enclos agricoles et vivent sereinement leur existence de reproducteurs. Sereinement ou tristement ? Est-ce qu'ils rêvent de martyrs à embrocher ? Est-ce que ça les sauve de la déprime ? Est-ce que ça explique la prudence des humains à leur approche ? Quant à la parabole de la récolte abondante, elle sombre dans le lieu commun. Décidément ma prairie est étrangère à Blandine et à son imagerie. Changeons d'univers : dans le calendrier républicain, nous en sommes au jour de l'acacia. Pas de mimosa ni de cassier en vue. Encore chou blanc. Mais... De quel bois était fait le poteau de Blandine ?

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