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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 09:51

0824.jpgIl y avait peut-être cette lumière-là en ce matin de 24 août, peut-être cette insouciance des jours d'été, augmentée de cette parenthèse de bonheur partagé qui accompagne le temps des mariages. Même quand il s'agit de mariages dans les hautes sphères sociales, quand l'intérêt et la raison d'Etat priment sur le désir et l'amour. Les mariés étaient jeunes, on peut imaginer que leurs invités, du moins ceux de leur génération, partageaient leur fougue et leur appétit de mordre dans la vie. Leur union portait un espoir de réconciliation. La lumière était trompeuse. La journée allait se terminer dans l'horreur. Il ne faut pas toujours se fier aux lumières matinales.

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 18:15

0823.jpgQu'est-ce qui fait qu'il y a dans cette lumière étrange comme une nostalgie, la certitude que quelque chose est en train de se terminer, qu'on ne retrouvera plus ? Est-ce que c'est le calendrier, qui associe les derniers jours d'août à la rentrée, à la fin de cette béance de l'été, ce retour vers le quotidien et ses mornes obligations ? Est-ce que c'est de regarder la météo, qui annonce un retour du plus frais et du plus gris ?  Est-ce que c'est dans les cellules, dans les nerfs ou sur la peau que ça se joue, quand la nuit s'allonge, quand l'anticyclone a quelque faiblesse, quand la végétation s'assèche ? Il y a ce matin, dans cette lumière étrangement douce et chaude comme un air de blues porté par le vent.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 08:47

0822.jpgImagine... Ce matin, au moment de prendre la photo, plus de piquets au premier plan. Disparus. Mais qui pourrait bien être l'auteur du larcin ? Un vol le 22 août, le symbole est clair. Il y a 101 ans, on volait la Joconde. Et on est allé chercher du côté des poètes. Alors enquêtons : un admirateur de Valérie Rouzeau, comme cadeau d'anniversaire ? Jean-Claude Touzeil, à la recherche d'un tuteur pour un poirier en devenir ? Louis Dubost pour gauler les pommes avec le sourire ? Les pistes sont nombreuses. Mais ils peuvent tous dormir tranquille, comme Apollinaire et Picasso. Les deux piquets sont bien là. Même s'ils avaient disparu, ça ne ferait pas les gros titres de la presse. Dommage. Tant mieux.

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21 août 2012 2 21 /08 /août /2012 12:41

0821.jpgC'est au mois d'août qu'on met les bouts

Qu'on fait les fous les gros matous les sapajous

C'est l'été les vacances le soleil doux, doux, doux, doux

chante Pierre Perret.

Mais quand, comme aujourd'hui, le soleil cogne dur, dur, dur, dur.

Faut revoir toutes les rimes.

Aventure

pourvu qu'ça dure

Cambrure

et échancrure,

incitation à la luxure

sous les voilures,

dans la nature...

Mais pour fressure,

là c'est plus dur,

et pas vraiment d'saison.

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 09:44

0820Depuis le premier jour de ce blog, deux piquets occupent le centre de l'image. Un peu plus à gauche, un peu plus à droite, en fonction de la position du photographe. Deux bâtons qui ne servent à rien. Pas piquets de clôture. Pas souches revigorées avec le printemps, on en a maintenant la preuve. Chicots d'arbustes ayant rendu leur âme d'aubier. À plusieurs reprises, bricolant tout près, j'ai envisagé de les éliminer, mais j'ai retenu ma main : ils sont devenus élément constitutif de cette photo quotidienne, amer du regard. Sauf événement imprévisible, ils resteront là, jusqu'à la fin de l'aventure.

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 10:19

0819Le hublot s'est agrandi. La végétation a entamé sa phase de recul. Au premier plan, le cassis n'a pas supporté les semaines sans eau, à moins que ce ne soit la conséquence néfaste de sa transplantation tardive. Ses feuilles se sont desséchées et sont déjà tombées. Dans la haie, les aubépines, la fragonnette et les ronces sont comme dans un coma végétal, retenant leur appétit de croissance pour survivre aux ardeurs du soleil. Le feuillage des  arbres s'est assombri, marquant le paysage de ponctuations tenaces, comme un défi au saisons. Dans les prairies, résister est inscrit dans le rythme de vie. 

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 07:52

0818.jpgDans sa lutte contre le jaune, le vert est-il sur le point de perdre la partie ? Son alliée, la pluie, l'a abandonné. Quant au jaune, il est fortement soutenu par le soleil qui, dans la lumière rasante du matin, le magnifie en éclats de velours. Le combat est sans pitié. Il atteint son intensité maximale au zénith, quand chaque brin d'herbe doit lutter contre la brûlure intense, pour peu qu'il ne bénéficie pas d'ombre salutaire. L'air lui-même a choisi son camp : il aspire l'humidité, éradique le vert et laisse le champ libre au flétri, au sec, au cassant. Si l'on pouvait alors supporter l'éclat du soleil, on comprendrait que c'est un éclat de rire. De rire jaune.

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 08:12

0817.jpgThermidor se termine aujourd'hui, mais cette année l'été et ses jours de canicule ont pris leur temps. Ils vont déborder sur le fructidor des républicains. C'est l'alerte générale. Protégeons nos bébés, nos vieux et nos chiens : il va faire très chaud au moins pendant tois jours. Voilà qui occupe les ondes et les pages. On veut notre bien, on nous rappelle qu'il faut boire quand on a chaud, et qu'il fait plus frais à l'ombre qu'au soleil ! C'est rassurant de se savoir ainsi protégé, cajolé, être l'objet de toutes ces attentions. Pendant ce temps, du côté d'Alep...

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 08:26

0816.jpgQuel verbe utiliser pour dire le bruit du taille-haie électrique du voisin ? Vrombir ? trop soutenu. Ronfler ? trop grave. Rugir ? trop Lafontainien, le taille-haie qui veut se faire aussi menaçant que le lion. Il a du "grrr" dans ce bruit, mais grésiller est trop faible. Grenailler trop militaire. Gretailler peut-être, dans le genre mot-valise. Ça gretaille donc de l'autre côté de la haie. Histoire de mettre un peu d'équerre après la pousse de l'année, de ne pas se laisser déborder par le banal laurier, prince de la clôture d'avant qu'on invente la notion de "haie bocagère". Délimiter, clore, puis, quand on a choisi la version arbustive, entretenir. On aurait pu opter pour le mur afin d'économiser l'effort de la taille, mais on a voulu du vert, du naturel. Maintenant on le paie en courbatures et en voyages à la déchetterie : allez donc composter des branches et des feuilles de laurier. Alors on peste contre ce choix, mais on ne se résout pas à régler le problème par la racine et tous les ans, pour marquer la fin des vacances, on gretaille.

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 08:35

0815Assomption. Imagine. On est en 1858, 59... Elle s'appelle Geneviève, Bernadette ou Fanchon. Ça cause dans la chaumière de cette révolte des aïeux pour le roi et pour Dieu. Le prêtre n'est pas avare d'envolées lyriques pleines de flammes de l'enfer et de lumière rédemptrice. Devenir nonne, c'est échapper à la misère. Ce matin comme tous les matins, elle vaque à ses obligations de jouvencelle. Garder le troupeau, quérir de l'eau. Là, en plein milieu du pré, le vent se lève, un peu comme aujourdh'ui, une grosse bourrasque d'orage. Sauf que ce jour-là ça étincelle, ça flamboie et ça irradie. Une belle appartition, attestée par le curé, contresignée par l'évêque et enregistrée par le pape. On bâtit une basilique. On organise des pélerinages. Les marchands du temple affluent... Sauf que ce matin là y'avait juste un caillou dans le sabot, s'est baissée pour le retirer. L'a rien vu, la Geneviève, la Bernadette ou la Fanchon. À quoi ça tient, quand même !

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