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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 08:45

0903.jpgCalme et sérénité sur la prairie. Soleil sans partage. Pas de vent. Quiétude d'un été qui, selon son bon plaisir,  joue les prolongations. À la radio les tensions s'exaspèrent. On attaque, on accuse. On se défend, on contre-attaque. On se place, on élimine, on assasine à la petite phrase. On invective, on ironise, on stigmatise. On affirme, on conteste, on réfute. On menace, on manie le sarcasme, on occupe l'espace. Les voix se crispent, le ton monte. Les nuages s'amoncellent sur un avenir assombri, et les critiques soufflent en rafale, balaient l'espace de l'analyse et se sont déjà perdues dans la cacophonie des impatiences. Calme et sérénité sur la prairie.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 09:21

0902.jpgEntre le vert et le jaune. Dans le calendrier républicain, ce jour est celui du citron. Cent ans plus tard, il laisse un goût amer aux Allemands. Célébré par l'Empire et la bourgeoisie comme anniversaire de la victoire contre les Français à Sedan, et la capitulation de Napoléon III en 1870, il est contesté par les sociaux-démocrates au nom du pacifisme et de l'internationalisme. Une commémoration "patriotique" contestée... ça mérite d'être relevé, et d'en référer à tonton Georges : 

O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas

Il faudra tout de même attendre 1919, et un contexte nouveau, pour que cessent les célébrations du Sedantag. Quelques dizaines d'années plus tard, ce sera la capitulation du Japon, et la fin de la deuxième guerre mondiale. On s'épuise début septembre. On rend les armes et on rentre à la maison. On fanfaronne dans un camp, on fait le dos rond dans l'autre. Derrière la vitrine du triomphe ou de la revanche, on commence à causer business, reconstruction et marchés juteux. Comme le citron.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 08:21

0901.jpgUne pie dans la prairie

Qu'est-ce qu'elle vit

Qu'est-ce qu'elle vit

Une pie dans la prairie

Qu'est-ce qu'elle vit

Pendant la nuit ?

 

Une pie dans la prairie

Qu'est-ce qu'elle dit

Qu'est-ce qu'elle dit

Une pie dans la prairie

Qu'est-ce qu'elle dit

Qui me ravit  ?

 

Une pie sur la prairie

Qu'est-ce qu'elle fuit

Qu'est-ce qu'elle fuit

Une pie sur la prairie

Qu'est-ce qu'elle fuit

Sinon l'ennui ?

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 13:37

0831.jpgC'est sans doute ce qu'on appelle un petit matin blême. Trop tard pour l'heure bleue : les oiseaux du jour ont déjà entamé leur jactance. Trop tôt pour la lumière jaune du soleil, quand il ouvre son œil par-dessus sa couette de nuages. On est dans les blancs mat mal réveillés. Le blême des petits matins. Pourquoi les matins sont-ils petits quand ils se lèvent ? À partir de quelle heure deviennent-ils grands ? Et pourquoi, si vous voulez assister à un petit matin, blême ou non, vous faut-il vous lever de grand matin ? Le temps de poser la question et il fait déjà grand jour.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 09:05

0830.jpgLes jours se suivent et les odeurs ne se ressemblent pas. Il a plu cette nuit. Très peu, mais suffisamment pour exhaler dans un joyeux mortier d'arômes, les fragrances de fenouil et lavande, note de tête, verveine, thym, romarin, note de cœur, les lier à la moiteur exprimée de la terre aspergée par l'averse, note de fond. C'est la fête au jardin. La colline s'y associe, qui a lancé ses orgues d'eau au-dessus des maïs. Ce n'est pas encore Versailles, ni même le Puy du Fou, mais ça tourne et ça scintille dans le soleil qui s'ébroue de la brume. Les oiseaux sont le limonaire du matin.

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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 08:22

0829.jpgVous l'apercevez à peine, dans le champ à flanc de colline, au fond à gauche, toiut près du bouqet de grands arbres. Et pourtant il occupe tout le paysage. Pas par ses couleurs, elles sont noyées dans la brume matinale. Un peu par son bruit, mais il est en concurrence avec les voitures et les camions. Non. Disons-le tout net : il empeste tout le voisinage. Ses gicleurs rotatifs déversent un flot continu de lisier nauséabond. Alors panique à bord : vite fermer portes et fenêtres juste ouvertes sur la fraîcheur matinale. Il faudra supporter jusqu'à ce que la charrue vienne étouffer l'odeur en la recouvrant de terre. À moins que le vent ne change de direction d'ici là, mais ce serait juste déporter le problème vers d'autres villages. Le lisier d'avant labour, c'est l'un des charmes de la campagne, arrivé avec l'agriculture intensive. On a la nostalgie de l'odeur du fumier, profonde, fauve, somptueuse. Raffinée en comparaison de celle qui infeste ce matin si tranquille.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 09:03

0828.jpgLa surprise du matin : quelques nuages gris dans le lointain, ceux-là même qui, il y a quelques heures, ont déposé trois gouttes sur la prairie. Et qui maintenant sont terrain de jeu pour les rayons du soleil. Il y a comme une magie dans ces étonnements matinaux, dans ces lumières mouvantes, dans ces brumes fugaces. La tradition veut que les elfes et les fées s'évanouissent avec le jour, abandonnant quelques reliefs de leurs espiègleries nocturnes. Ils ont dû faire une belle fête cette nuit. Au plaisir du spectacle que constituent les traces de leur sarabande se mêle le regret de n'avoir pu, de n'avoir su les accompagner. Peut-être un jour, à force de volonté, ou d'innocence, passer de l'autre côté des brumes ?

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 08:56

0827.jpgPourtant la lumière est habituelle, celle d'un jour qui s'annonce bien ensoleillé. Pourtant rien ne semble avoir changé depuis hier matin. Pourtant, comme d'habitude, les pigeons se sont envolés, la pie a fait la conversation. Mais ce matin il y  a comme une excitation inhabituelle dans l'air. Rien à voir avec le cycle de la nature. Entièrement fabriqué par les rythmes humains. Retour des voix de juin à la radio. Coups de téléphone des amis ou parents qui ont rejoint leur domicile. Commentaires sur la nécessité de reprendre les occupations professionnelles. Gros titre du journal. La prairie n'a que faire de la rentrée. Pourtant elle plane sur ce matin anodin.  

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 08:52

    0826-copie-1.jpg                                                     Haïku du mois :

 

Ce que dit la pie

dans son envol matinal ?

c'est notre secret

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 08:57

0825.jpgLavé. Pas au Kärcher. Non, lavé comme par une douche douce qui revigore, qui ravigote. Qui élimine, avec les poussières et la sueur, les efforts pour résister à la chaleur. Ça relève déjà le nez dans le potager, dans la haie et dans les parterres. Ça se balance tranquillement dans le souffle ténu du vent, comme si ça accompagnait par des gestes frivoles une conversation végétale, pour demander des nouvelles, pour se féliciter d'avoir résisté, pour une plaisanterie matinale en attendant le petit grain qui monte. Le soleil s'en amuse, jouant avec les nuages. Ce matin, c'est  badin au jardin.

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