25 octobre 2012
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Tout doux, tout doux, tout doucement s'en vient le jour. Nuages et soleil ont fait la paix dans un armistice de lumière sereine.
Tout doux, tout doux, tout doucement s'éclipse l'été. Écharpes et manteaux encore au crochet. Profiter, jusqu'au bout, sur le front, sur les joues, sur les bras, et dans les souvenirs.
Tout doux, tout doux, tout doucement s'en vient l'automne. Les bouleaux s'abandonnent, offrent à la prairie un tapis de couleurs.
Tout doux, tout doux, tout doucement s'en vont les jours, approchant la troisième centaine.
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Plein les yeux. Le soleil tient sa revanche. Il a été puni trop longtemps, étouffé au-desus des nuages, sans pouvoir s'amuser de l'agitation terrienne. Aujourd"hui il se venge. Il étouffe à son tour les couleurs et les formes, joue avec les feuillages, fait plisser les yeux des humains, absorbe l'humide et réinvente le chaud. Tout ça dans un grand éclat de rire rayonnant. Attaché au calendrier républicain, il se fend la poire. 
Je vous ai dit brumaire ? Comme c'est brumaire. À ne pas y voir une vache au pré. 
Aujourd'hui commence brumaire. Nouveau mois, nouveau cycle. La météo aussi promet de se renouveler. Tout est en place pour un automne triomphant. Jour de la pomme pour les révolutionnaires du calendrier. De reinette ou d'api ? On a tant glausé sur la pomme et ses symboles ! Il paraît que Churchill aurait dit : " Une pomme par jour éloigne le médecin... A condition que l'on vise bien ". 
La surprise du matin. Pourquoi associe-t-on printemps et troupeaux dans les prés ? Le vieux mythe de la transhumance ? Ou celui de la chaleur animale pour réchauffer les chaumières en hiver ? Pourtant tout invite à la pâture en ces prémices de Toussaint : la qualité de l'herbe revigorée par les pluies, la douceur du temps... Elles semblent apprécier, d'autant que les averses ont cessé. Même pas trempées. Même pas maculées de boue. Ça c'est de la belle bête... De la vraie, de la saine. Derrière le bucolique ruminatoire il y a du steack première catégorie. 
Les épines ont fléchi les premières. Les coups de vent complices des orages ont eu raison de leurs minces feuillages. Pas encore secs, ils ont perdu leurs fragiles attaches, livrant au regard du photographe les formes des maisons lointaines. Repère précis pour fixer le cadrage. Repère déjà utilisé il y a plusieurs mois. Premier signe d'un cycle qui se referme. 
Le haïku du mois : 
Ça fait du flou sur la photo 
Toujours et toujours. Le gris succède au gris. La pluie pousse la pluie. Qu'est-ce qui rime avec pluie ? Ennui. Enfui. Econduit. Pas gai tout ça. Et la pluie la nuit... ça vous détruit le moral. Faut se tordre l'esprit pour faire rimer avec séduit. C'est cuit s'impose. D'autant que c'est devant le feu de cheminée qu'on cherche un peu de réconfort. Quelques pommes posées sur un biscuit, fourrées de miel ou de confiture. Quand c'est cuit, ça se déguste tiède, ça fond entre langue et palais et ça fait oublier la pluie. Vive les dictionnaires de rimes. 
Lavé. Essoré. En cours de séchage. Samedi dans Ouest-france Jaulin ironisait sur le concours du plus gros potiron. La Vendée est-elle en course pour le concours de la plus grosse catastrophe naturelle ? Tornade après raz-de-marée... Presse régionale et même nationale (le sommum) remplissent pages et dvds (comment se graphie le pluriel ?) d'images du village désolé. Cette fois il faut un peu tirer sur la corde : pas de morts à se mettre sous la plume ou la caméra. Désolé mesdames messieurs : pas de dégâts en ma prairie. Mais ce non-événement là suffit à alimenter ma page quotidienne.