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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 14:16

1126.jpgDéchirure.

Qui va gagner, du sombre ou du lumineux ?

Dans les médias ce matin, d'autres déchirures.

Des projets de société qui essaient de se cacher derrière le petit doigt d'un aérodrome.

Des combats de coqs-chefs, entre le sombre et le sombre, affligeants de vulgarité.

Et toutes les déchirures dont l'écho ne vient pas jusqu'à nous.

Déjà sur la prairie le sombre a battu en retraite.

Mais il y a longtemps qu'on ne croit plus aux augures.

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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 08:59

1125.jpgUn grand coup de vent, aussi soudain qu'éphémère, est venu hier soir décrocher les feuilles des branches. Ce matin elles saupoudrent pelouses et prairies. Quelques unes ont résisté, tenaces. Au bout des branchioles elles semblent braver les éléments. Téméraires et insolentes. Un grand coup de vent a aussi soufflé sur les mots, qui justifie qu'à la Sainte-Catherine tout roi prend bassine.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 08:54

1124.jpgJour de la nèfle. Hier j'ai mangé les premières de mon jardin, les toutes premières d'un néflier dont les premières années furent difficiles : mal orienté, puis transplanté. Il a résisté et cette année enfin a autorisé une récolte. Il y a longtemps (1986), j'ai écrit un texte sur la nèfle. L'occasion de lui donner une seconde vie.

La nèfle est fruit de l’attente. Quand l’automne agonise, elle pend là, au bout d’une branche nue, au détour d’un chemin buissonnier. Vous la croyez à point, mais elle résiste sous vos doigts, plus dure qu’une pierre. Non, il vous faudra encore patienter, jusqu’aux premières gelées blanches. Quand la nature s’engourdit, la nèfle, elle, s’épanouit. Disons-le tout net : elle pourrit. C’est dans cet état, et dans cet état seulement qu’elle est comestible

Mais alors  quel régal : déguster une nèfle est un plaisir raffiné. Sachez que sa saveur se mérite : il lui faut le temps du rite. Vous saisissez le fruit entre le pouce et l’index, délicatement, car il se déforme sous la pression de vos doigts, vous incisez sa peau flétrie d’un coup de dents sec et par le petit orifice ainsi pratiqué vous sucez la chair délicate jusqu’à ce que vos lèvres devinent de petits glands tout durs que vous amenez entre langue et palais pour les débarrasser de leur gangue sucrée avant de les recracher.

Parfois une parcelle de chair ambrée se glisse sous votre ongle . Vous le curez longuement entre vos incisives et faites durer le plaisir tout au long de votre promenade. Car la nèfle est la compagne idéale de la marche : discrète, secrète, fraîche sous la rosée. Sa consommation sur toile cirée, ou formica serait sacrilège. Même les guêpes vous le diront.

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 14:31

1123.jpgAvec les tourbillons d'un  vent plus espiègle que menaçant, brumaire a cédé le pas à frimaire. Les branches se sont dépenaillées, avant de laisser choir les derniers éléments de leur parure. Le ciel se voile d'un gris de souris. Frimaire avance sans frime, à petits pas, comme par effraction, dans la douceur des jours. L'automne prend son temps. Quand le photographe est à pied d'œuvre, il se dit que tout ça lui est offert, pour satisfaire son attention aux évolutions sans heurts. Et il s'en délecte.

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 12:03

1122.jpgAnalysé par les capteurs de l'appareil photos ça a un côté apocalypse. Déflagration derrière l'horizon. Jaillissement de matière en fusion. Fin du monde. Ça se fait beaucoup ces temps-ci. Pour courir après les rumeurs lourdement propagées, il faudrait attendre quelques semaines. On n'est pas obligé de courir. C'est bien de matière en fusion qu'il s'agit. D'une déflagration permanente. Mais loin, très loin au-dessus de l'horizon. À plusieurs millions de kilomètres. A 8 minutes, si on compte en années-lumière. Pas si loin finalement. Mais pas de panique. Encore plusieurs milliards d'années avant sa disparition, qui annoncerait, disent les scientifiques, une renaissance ailleurs et autrement. C'est encore long l'éternité ? Tais-toi et vis. 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 11:06

1120.jpgMatin rouge sur le bocage. Bellement rouge, embrasant les squelettes des arbres récemment dépouillés.
Matin rouge sur les économistes exagonaux, agenouillés devant les injonctions des agences de notation.

Matin rouge sur Notre-Dame-des-Landes. Rouge de colères, à défaut d'être rouge de honte dans l'autre camp.

Matin rouge sur Gaza, dans la fureur et le sang. Désespérément rouge.

Le rouge, à toutes les sauces. Du feu qui réchauffe à celui qui détruit. Privilège de pouvoir choisir le sien. 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 09:22

1119.jpgÀ quoi ça pense une vache pendant que ça broute ? Les yeux rivés sur la prairie, qu'est-ce que ça rumine entre les cornes ? Est-ce que c'est obsédé par l'action en cours, le remplissage de la panse ? Qu'est-ce qui fait que la tête, la langue, les pattes, s'orientent vers la gauche, vers la droite, sautent une touffe d'herbe ou au contraire s'obstinent sur quelques centimètres carrés ? Est-ce que c'est raisonné, ou sont-ce les sens qui commandent ? Jusqu'où ça moud des parcelles du passé, des soupçons d'à venir ?  À quoi ça pense un photographe qui regarde une vache brouter !

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 19:40

1118.jpgBourrasques sur le bocage. Les arbres y ont perdu des feuilles. La densité des nuages stoppe la lumière, et les candélabres n'ont pas reçu l'autorisation de s'éteindre. Pas de doute, aujourd'hui on est bien en automne.

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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 09:35

1117.jpgSi ce n'était le vert de la prairie, la photo aurait pu être traitée en noir et blanc. Le contre-jour accentue l'obscur des arbres et des haies, le ciel oscille entre blanc et gris. Sur le fil électrique les oiseaux sont des points noirs et la robe des vaches se fait toute blanche. Des vaches en robe blanche, touche festive à un matin gris.

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 09:09

1116.jpgSoleil en majesté. Devant un tel spectacle on comprend qu'en cette aube lointaine, celle de l'humanité, l'idée de divinité ait effleuré la pensée humaine. Il a suffi que les hommes de pouvoir s'en emparent à leur profit pour qu'elle s'impose, jusqu'à transformer la surprise en rite, l'éphémère en éternel, l'émerveillement en soumission. Et qu'on oublie l'origine.   

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