Cachée derrière l’arbre de droite, une maison. Bien que presque voisine, je ne connais pas ses habitants. Je m’en amuse ce matin, et commence à jouer mon Pérec de bazar : la maison mode d’emploi. J’imagine drames et comédies, conflits de génération et amours illégitimes. Chaque maison est un roman, chaque famille intrigue. Sans doute mon imagination laborieuse ne dira-t-elle pas le dixième de l’intensité des relations, des tensions, des félicités qui se jouent, se sont jouées, se joueront entre ces murs. Je me prends souvent à regarder avec les yeux de la fiction un(e) inconnu(e) croisé(e) dans la rue : qu’est-ce qui le(la) fait avancer ? je mets alors dans ses pas les pas de mes chimères. À défaut de quart d’heure de gloire à la télé, j’aurai été Balzac jusqu’au coin de la rue.