Une éclaircie, le temps de prendre la photo. La cuve de récupération d'eau de pluie s'est remplie en quelques heures. Le temps qu'il devait faire en 1671. Un temps à embourber les convois de poissonniers. Un temps à retarder l'arrivée des saumons, des turbots et des raies à la table du roi. Un temps à désespérer un maître d'hôtel. Un temps à l'auto-embrochage. Le 24 avril 1671, Vatel se suicide au bout de la nuit, au bout de son impatience, quelques minutes avant l'arrivée de ses commandes. Le festin royal aura lieu malgré le drame. "On dîna très bien, on fit collation, on soupa, on se promena, on joua, on fut à la chasse ; tout était parfumé de jonquilles, tout était enchanté..." chronique cette "bonne" madame de Sévigné. Vatel en ma prairie : à défaut de poisson, quelques steaks auraient pu prolonger sa vie.